Étude sur la perception et les usages de l’IA dans les Alpes-Maritimes
La Maison de l’Intelligence Artificielle (MIA) a confié à ODOXA une enquête, réalisée en mai 2025, sur la perception et les usages de l’IA en France et dans le Département des Alpes Maritimes.
En comparant la vision des Français à celle des Maralpins, cette étude mesure combien cette technologie s’est installée dans les usages et dans les esprits.
Comprendre la perception avant d’accompagner la transition
Depuis Sophia Antipolis, première technopole d’Europe, nous aidons les Maralpins à mieux comprendre et appréhender les usages de l’intelligence artificielle.
Au cœur de cette mission, nous avons souhaité mesurer la dynamique du territoire afin d’identifier les pratiques et les attentes des publics que nous accompagnons depuis mars 2020.
L’enquête, menée auprès de 1 001 Maralpins et 1 005 Français, montre que les habitants du Département des Alpes-Maritimes abordent l’IA avec davantage de confiance, tout en conservant une certaine vigilance.
Un territoire confiant, pragmatique et déjà utilisateur
Les Maralpins se distinguent par leur curiosité marquée à l’égard de l’IA.
Plus d’un habitant sur deux (53%) en a une bonne image et près de huit sur dix (79%) se disent impressionnés par ses capacités. Plus de sept sur dix (73%) sont convaincus qu’elle transformera leur quotidien et près d’un sur deux (49%) y voit avant tout une opportunité plutôt qu’une menace. Ces derniers identifient la santé (76%), la productivité (67%) et la protection de l’environnement (54%) comme les domaines où l’apport de l’IA est jugé le plus positif.
Les usages traduisent cette ouverture. Si 59% des Maralpins déclarent avoir utilisé des outils d’IA, ils sont en réalité 84% à y recourir au quotidien via des services courants, souvent sans le savoir, comme la navigation, la traduction, les recommandations ou l’assistance en ligne.
Cette appétence est particulièrement forte chez les jeunes et les cadres. 84% des 18–24 ans et 76% des cadres utilisent déjà des outils d’intelligence artificielle, contre seulement 39% des plus de 65 ans. Cet écart générationnel souligne l’importance de poursuivre les efforts de sensibilisation à l’IA afin de renforcer l’inclusion numérique.
Les Alpes-Maritimes, un cran devant
Comparé au reste du pays, le département se distingue nettement :
- 17% des habitants utilisent consciemment l’IA tous les jours contre 8% en France.
- Au travail, 47% des actifs y recourent, contre 41% au niveau national, et l’usage professionnel quotidien atteint 18%, soit plus du double de la moyenne française (8%).
- Globalement, les Maralpins se sentent également mieux informés sur l’IA que le reste des Français (47% contre 39%).
- Enfin, 54% des habitants estiment que leur département est en avance sur le développement de l’IA. Une perception alimentée par des initiatives locales uniques, notamment dans le cadre du SMART Deal, lancé par le Département des Alpes-Maritimes, mais également avec des actions telles que le WAICF – World AI Cannes Festival (27% de notoriété) ou encore la Maison de l’Intelligence Artificielle (25%).
Ces acteurs contribuent à façonner l’image d’un territoire moteur, où l’innovation fait partie intégrante de l’identité maralpine.
Mais cette avance, si elle témoigne d’un écosystème dynamique, pose aussi la question de son encadrement….
Une dynamique à encadrer pour consolider la confiance
Ce positionnement s’accompagne aussi de nouveaux défis.
Seules 22% des entreprises du département disposent d’une charte d’usage, tandis que près d’un tiers des actifs (32%) reconnaissent avoir utilisé des outils génératifs sans en informer leur hiérarchie. Cette maturité technique appelle désormais une maturité organisationnelle afin d’encadrer les pratiques pour en tirer tout le potentiel, en confiance.
Pour les Maralpins, la solution n’est pas de freiner l’innovation, mais de mieux l’accompagner. En effet, 81% des habitants estiment légitime que l’Union européenne encadre le développement de l’IA et 67% voient dans l’AI Act* un moyen de renforcer la compétitivité et productivité des entreprises.
Ici, la régulation est comprise comme une condition du progrès, un cadre qui sécurise les usages tout en soutenant l’innovation.
En clair, l’enjeu n’est plus seulement l’adoption, mais la bonne utilisation de l’IA, au bon endroit et avec les bons repères.
De la perception à l’action, notre rôle à la MIA
C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’action de la Maison de l’Intelligence Artificielle.
Notre mission est de rendre l’IA accessible, concrète et humaine, à travers la sensibilisation des jeunes et du grand public et l’accompagnement à l’intégration de l’IA dans les organisations. Nos actions s’inscrivent au cœur du SMART Deal 06, la politique de transition numérique portée par le Département des Alpes-Maritimes.
Cette dynamique illustre la singularité du territoire azuréen, où institutions, entreprises et citoyens avancent de concert vers une innovation plus responsable. Ici, nous faisons le pari d’un avenir où l’IA s’explique, se partage et s’apprend, ensemble, au service d’une innovation utile à tous.
*L’AI Act est le premier cadre européen sur l’intelligence artificielle. Mis en vigueur progressivement depuis 2024, il encadre les usages selon leur niveau de risque et promeut une innovation responsable.
Lauren WALLER, Chargée de projets IA à la Maison de l’Intelligence Artificielle
