ChatGPT Atlas, une nouvelle ère pour la navigation.
Nous sommes à un moment charnière de la navigation : l’arrivée de ChatGPT Atlas, lancé par OpenAI le 21 octobre 2025, qui succède au moteur de recherche COMET de Perplexity. Nous rentrons dans l’ère des navigateurs « construits autour » d’une intelligence artificielle.
Imaginez : vous explorez un site web, vous lisez un article, vous travaillez sur un dossier ou vous préparez un exposé et, sur le côté, l’assistant IA est là, prêt à votre service. Il peut résumer, analyser, comparer et même exécuter certaines tâches à votre place. Pour les élèves qui souhaitent mieux comprendre un cours ; pour les professionnels qui naviguent entre documents, mails et web ; pour les collectivités qui gèrent des process et des services numériques : c’est un tournant potentiel.
Mais, comme tout changement, il mérite un regard éclairé.
Les promesses à saisir
Pour tous, scolaires, grand public, professionnels, collectivités, ChatGPT Atlas offre des atouts notables :
- Une aide contextuelle immédiate : sur n’importe quelle page, vous pouvez ouvrir une barre latérale ChatGPT, lui demander « Que signifie ce passage ? », « Peux-tu me faire un résumé rapide ? », « Comparer ces deux offres ? ».
- Une automatisation intelligente : grâce au mode « Agent », l’IA peut – avec votre permission : effectuer des tâches plus complexes, chercher, réserver, remplir des formulaires, là où un navigateur traditionnel attendrait simplement que vous cliquiez.
- Une navigation personnalisée et plus fluide : Atlas s’appuie sur vos habitudes, vos marque-pages, votre historique, pour offrir une continuité plus riche que la simple ouverture d’onglets.
- Pour les collectivités ou professionnels du numérique : c’est aussi une opportunité d’anticiper les usages ; préparer les usagers ; former les équipes ; repenser les services publics numériques à l’aube de cette nouvelle « boîte » qu’est le navigateur.
Limites et points de vigilance
Toute technologie porte ses précautions. Pour ChatGPT Atlas, voici ce qu’il faut garder à l’esprit :
- Disponibilité limitée pour l’instant : Atlas est lancé sur macOS aujourd’hui. Windows, iOS et Android sont annoncés mais non encore généralisés.
- Usage traditionnel parfois plus rapide : pour une simple recherche ou navigation basique, un navigateur classique peut être plus rapide ou plus léger ; le « navigateur-IA » n’est pas encore taillé pour chaque cas-d’usage. Et quid de l’impact environnemental ?
- Enjeux de vie privée : Atlas introduit la notion de « mémoire du navigateur » : l’IA peut se souvenir des sites visités, des tâches engagées, pour mieux anticiper. Cela exige des réglages clairs, des consentements informés, et pour les institutions, des chartes d’usage.
- Écosystème encore jeune : l’ouverture, les extensions, l’infrastructure mature des navigateurs historiques, tout cela est encore en cours pour Atlas.
Comparaison rapide avec les navigateurs classiques
Pour mieux saisir ce qui change :
- Traditionnellement : vous ouvrez un navigateur (Google Chrome, Mozilla Firefox, Microsoft Edge…), vous tapez une requête, vous choisissez parmi des liens bleus, vous naviguez.
- Avec ChatGPT Atlas : l’IA est intégrée dès le départ : vous discutez avec la page que vous visitez, vous laissez l’assistant interpréter, résumer, agir. Le lien URL et les onglets restent, mais un assistant contextuel s’y ajoute.
- En matière de travail et productivité, cela pourrait faire la différence : moins de copier-coller, moins de jonglage entre fenêtres, plus d’efficacité.
- En matière de contrôle et gouvernance, le navigateur « IA-intégré » exige plus de maturité : qui contrôle les historiques ? Quels droits individuels / collectifs ?
- En matière d’interopérabilité et de communauté, les navigateurs classiques ont un avantage historique tandis qu’Atlas part de zéro sur certains aspects.
Un appel à l’appropriation collective
Chers enseignants, élèves, citoyens, professionnels, collectivités : l’arrivée de ChatGPT Atlas est plus qu’un simple nouvel outil ; c’est une invitation à repenser notre rapport au web.
Il s’agit de passer de la consultation à l’interaction, de l’onglet isolé à l’écosystème assisté.
Dans un monde numérique en mouvement, anticipons plutôt que subir. Construisons un usage éclairé, ouvert et inclusif de cet outil pour tous.
À la Maison de l’Intelligence Artificielle, c’est ce que nous faisons : en explorant comment l’IA s’invite dans notre quotidien et en apprenant à mieux s’en servir et à mieux s’en protéger. Notre mission principale : favoriser l’inclusion numérique pour tous, en informant, sensibilisant et fédérant.
José AMMENDOLA, Directeur de la Maison de l’Intelligence Artificielle